Impressions d'élèves de 1re qui ont vu Aguirre...
POURQUOI QUALIFIER « LOPE DE AGUIRRE, TRAITRE » DE PIECE DE THEATRE ORIGINALE ?Le jeudi 28 mars 2002 des lycéens de
Jean Monnet, à Joué-lès-tours, sont allés voir, au théâtre, Lope de
Aguirre, traître de José Sanchis Sinistera. Ici,
la mise en scène était de José Manuel Cano Lopez.
Cette pièce de théâtre contemporaine nous fait suivre l'épopée d'une flotte
espagnole partie conquérir l'Amérique latine sous les ordres de la royauté
espagnole à l'époque de la colonisation du XVI° siècle. Nous suivons
principalement le conquistador Lope de Aguirre en quête de pouvoir.
Au travers de neuf personnages joués par six acteurs nous pouvons suivre
l'histoire de cet homme étrange d'une grande violence.
En effet une des particularités de cette
pièce est que les acteurs incarnent plusieurs personnages et que chaque
personnage est joué par plusieurs acteurs. La mise en scène est faite de telle
façon que le spectateur ne peut pas se perdre ou s'ennuyer.
Une des originalités de cette pièce est tout d'abord son commencement. Les
acteurs, vêtus de noir, semblent répéter leurs rôles qui sont par exemple
Pedro de Ursua, le gouverneur de l'expédition, Inès de Atienza, sa maîtresse
ou encore Elvira, la fille de lope de Aguirre et Juana Torralva, sa dame de
compagnie. On retrouve aussi Fernando de Guzman ou Ana Rojas.
Un point commun rassemble tous ces personnages, ils vécurent auprès de Lope de
Aguirre lors de cette expédition et tous furent tués par ce dernier.
Nous pouvons remarquer que le décor est
assez simple et qu'il y a peu d'accessoires. Nous pouvons aussi entendre différentes
musiques indiennes mais un autre détail nous frappe, nous les spectateurs :
en effet les costumes n'apparaissent que peu à peu, c'est à dire que chaque
acteur ne s'habille avec son costume que lorsqu'il incarne son personnage. Au
fur et à mesure que l'on voit apparaître les acteurs en costumes, on peut
distinguer les différents personnages.
La pièce n'est pas une pièce ordinaire, elle ne se partage pas en actes ou en
scènes mais elle se compose de neuf monologues bien distincts les uns des
autres. Chacun leur tour, les neuf personnages vont nous décrire l'expédition,
leurs sentiments, leurs peurs et surtout leurs impressions sur Lope de Aguirre.
Deux de ces monologues, d'après moi, se détachent des autres, il y a celui du
soldat perdu qui croit qu'on l'a abandonné dans la forêt. Cet extrait est
plein d'humour et d'ironie. Le second est celui d'Elvira, la fille de Lope de
Aguirre. Elle se parle à elle-même et retourne à l'état de petite fille.
Cette scène est très émouvante et s'achève par la mort d'Elvira, tuée par
son père qui ne veut pas la laisser seule au milieu de tous ces hommes.
La pièce a une autre particularité, il
n'y a pas vraiment d'intrigue à part le fait de suivre le déroulement de cette
expédition. Ici, l'intérêt pour le spectateur est de reconstituer la
personnalité de Lope de Aguirre à l'aide de ce que peuvent lui dirent les neuf
personnages.
Ainsi, le sujet principal est un conquistador espagnol, Lope de Aguirre,
qui veut conquérir beaucoup de terres et devenir le chef à la place du Roi
d'Espagne dont il renie le pouvoir, d'où son surnom de Traître. Mais jamais le
spectateur ne le voit durant la pièce.
Chacun repart donc avec sa propre idée de l'homme qu'a pu être Lope de Aguirre.
Mais cette expédition partie d'Espagne en quête de richesse finira en
catastrophe. Lope de Aguirre tuera tous ceux qu'il va suspecter de trahison ou
tous ceux qui essayeront de se mettre sur son chemin.
Cette pièce de théâtre contemporaine
sort de l'ordinaire et est très intéressante. La bonne mise en scène permet
au spectateur de s'évader comme au temps des tragédies grecques et de se faire
une idée de la colonisation espagnole du XVI° siècle.
Pour conclure, je conseillerai à toute personne, quel que soit son âge, qui désire
aller voir une pièce intéressante et utile de choisir Lope de Aguirre, traître.
C'est pour toutes ces raisons que les spectateurs peuvent dire en sortant :
Quelle pièce de théâtre originale !
S.RAMOS
Le 23 mai 2002
Pour ²l'hebdo de Jean Monnet²
Retour à la présentation du site